Quand l’hystérie collective prend des proportions dramatiques.
Colleen, Deena, Emma et Anjali sont en terminale dans le prestigieux lycée St Joan. Colleen est sur le point d’être acceptée à Harvard et ne pense plus qu’à cela. Un jour de janvier, une de ses camarades est prise de convulsions. Très vite, d’autres élèves présentent d’étranges symptômes : perte de cheveux, paralysie, quintes de toux… La presse s’empare de l’affaire, un vent de panique souffle sur St Joan. Mais pas question pour Colleen de se laisser déstabiliser : elle doit travailler sur la pièce Les Sorcières de Salem, d’Arthur Miller. Et ses recherches la mènent en 1692, au moment du procès des sorcières de Salem, à la rencontre d’Ann Putman qui fit semblant d’être ensorcelée… Les époques se croisent, les drames se nouent. Qu’arrive-t-il aux élèves de St Joan ? Et si la réponse se trouvait dans le passé, trois siècles plus tôt… ?
Le livre est divisé en plusieurs parties, chacune correspondant à un mois et introduite par une citation : versets de la Bible, épître dédicatoire de De l’art maudit de la sorcellerie de William Perkins (1603), extraits du Malleus Maleficum, de l’ouvrage Les sorcières de Salem d’Elizabeth Proctor et du titre Révélations sur la sorcellerie de Reginald Scott (1654). Le récit alterne entre l’année 2012 à Denver, Massachusetts, et l’an 1706 au village de Salem.
Nous suivons Colleen Rowley, étudiante en terminale, et son groupe d’amies : Emma (sa meilleure amie d’enfance), Deena et Anjali. Le style est adapté à l’âge des personnages, mais je trouve celui-ci trop exagéré et l’expression s’en trouve souvent immature, ce qui m’a souvent ennuyée.
Quelques actions, en plus des convulsions et des troubles de la parole, donnent un aspect mystérieux au récit : Colleen reçoit d’un numéro inconnu un SMS contenant la photo d’une main tenant un exemplaire des Sorcières de Salem, ni plus ni moins. Malheureusement
Cela entoure de mystère cette école et peut amener à penser qu’il y a un lien entre les crises des élèves et l’établissement, situé à Danver, anciennement le village de Salem. Beaucoup d’éléments, dont la couverture que je trouve personnellement très jolie et pleine de promesses, font espérer un récit plein d’étrangeté, de paranormal et de frissons. J’ai été sincèrement déçue par cette lecture dont j’espérais beaucoup, séduite par l’aspect esthétique, le titre et le synopsis du livre faisant référence aux sorcières de Salem. Arrivée à la moitié de ma lecture, je me demandais quand l’action allait enfin éclater : j’ai plus eu l’impression de lire un texte sur l’adolescence, les amours naissants, la fin du lycée et le début d’une nouvelle vie à l’université, qu’un thriller sur le paranormal et les possessions démoniaques.
On lit dans l’attente de frissons, que tout se déclenche, ce qui n’est pas forcément positif, car on peut difficilement rester en haleine pendant cinq cents pages quand le récit stagne et s’essouffle. L’infirmière de St Joan, Laurel Hocking, ainsi que la directrice, ne cessent de répéter que tout est sous contrôle et que tout sera bientôt terminé. Ces répétitions en deviennent ridicules tellement les passages y étant consacrés sont nombreux.
Au final, nous ne sommes que très peu projeté en 1706, ce qui nous éloigne encore plus des sorcières. J’apprécie néanmoins le respect des noms des personnes de l’époque.
Pour conclure :
Ce livre est une déception, surtout au vu de l’excitation que je ressentais à l’idée de me lancer dans sa lecture. J’ai trouvé le récit très lent, et le résumé et la couverture mensongers : nous sommes à des années-lumière de ce à quoi je m’attendais, à savoir une histoire étrange, un minimum frissonnante et portée sur le paranormal et la possession démoniaque. Le procès de Salem m’a toujours intriguée et je ne retiendrai pas ce livre comme une « référence ». Tout finit par trouver une explication tout à fait rationnelle qui détruit le peu de suspens et d’intrigue du texte. Alliée à une écriture simple donnant vie à des dialogues souvent niais voire ridicules, l’histoire n’est nullement addictive bien que le sujet aurait pu être extrêmement intéressant et immersif.
Retrouvez les autres titres des challenges Ces livres que je n’ai toujours pas lus ! et Comme à l’école !
Mon avis étant purement subjectif et ne souhaitant pas non plus descendre un titre, voici ci-dessous deux avis divergents :
Conversion est un roman élégant et complexe qui allie l’univers contemporain d’un lycée prestigieux, à celui d’un XVIIe siècle marqué par la panique et l’horreur du procès de Salem.
New York Times
Je savais un peu à quoi m’attendre en ouvrant ce livre car le résumé en dit beaucoup trop à mon goût. L’écriture de l’auteur est simple mais il y a beaucoup de passages inutiles. J’ai aimé l’originalité de faire coïncider deux époques différentes, mais l’histoire en elle-même est dénuée de sens. Je n’ai pas vraiment compris où voulait en venir l’auteur à la fin. J’ai mis du temps à lire ce livre car j’avais l’impression de faire du surplace, tant il ne se passait rien… J’ai été déçu par cette lecture car j’en attendais beaucoup. Je m’imaginais beaucoup de choses et au final je trouve l’histoire simpliste.
Charlène – Les Lectures Sucrées
L’auteure :
Née en 1977, Katherine Howe, historienne et spécialiste de l’époque de Salem, enseigne à l’université de Cornell. Elle est une descendante directe d’Elizabeth Howe qui fut l’une des célèbres accusées du procès des sorcières de Salem, exécutée en juillet 1692. À l’automne 2012, Katherine apprend qu’on a enfin résolu le mystère des lycéennes de Le Roy, un épisode de panique collective qui a tenu en haleine le pays tout entier… Son imagination prend le relais pour commencer un roman qu’elle mettra deux ans à écrire : Conversion. Elle vit aujourd’hui dans le Massachusetts à Marblehead (à côté de Salem) avec son mari, l’historien Louis Hyman.
- Date de parution : 29 avril 2015
- Éditeur : Albin Michel
- Traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Alexandre
- Nombre de pages : 474
- Prix : 18 €
11 comments
Coucou :) merci d’avoir cité mon avis ;) bisous
Bon, du coup, je pense ne pas le lire ^^
Je t’en prie @leslecturessucrees ! ;) Bisous
Tu l’avais en ligne de mire @enigma ?
Dommage le résumé était prometteur ^^’
Oui @serial-bookineuse … Je m’attendais vraiment à quelque chose de très porté sur le paranormal, un thriller qui me ferait frisonner, avec un réel lien entre les sorcières de Salem et les étudiantes de St Joan… J’ai vraiment été déçue ! Et je n’ai toujours pas eu ma dose de thriller haha :P
Faut croire qu’ils ont oublié que c’était un thriller à la base haha
Haha c’est un peu ça @serial-bookineuse ! Ça part dans tous les sens, mais il ne se passe quand même pas grand chose au final xD
Ton avis rejoins totalement le mien. Je m’attendais vraiment à beaucoup plus de surnaturel et aussi de frissons. Heureusement j’ai fortement apprécié les interludes qui dynamisent le récit un poil trop lent.
Merci pour ton commentaire @steven ! Je suis tout à fait d’accord avec toi. C’est vraiment dommage, le résumé promet beaucoup…
Ce livre me rendait curieuse, depuis le temps que je le vois en librairie, mais je ne l’ai jamais acheté, je doutais de sa qualité en réalité, en lisant ta chronique je suis bien heureuse de ne pas l’avoir dans ma PAL !
Idem pour moi. Et, en tout cas de mon point de vue, tu ne loupes pas grand chose. Je m’attendais vraiment à quelque chose de plus palpitant, plus sombre, plus frissonnant peut-être aussi. C’est dommage, car je trouve la couverture très belle, et le résumé donne vraiment envie et laisse présager de quelque chose qui va beaucoup plus loin que ce qu’il y a réellement entre les pages.