« The night is dark and full of terrors… »
Le roi Robert n’est plus, tout comme son ami Ned Stark, exécuté. La dynastie Baratheon n’aura duré qu’une génération, et la paix plusieurs fois centenaire du royaume des Sept Couronnes a volé en éclats : Joffrey, le bâtard illégitime, se terre dans la capitale ; les frères de Robert rallient des troupes à leurs bannières ; le fils Stark a levé son armée et crie vengeance ; des pirates razzient les côtes et des brigands pillent les campagnes…
Des quatre monarques qui se disputent la dépouille du royaume, chacun est bien décidé à faire parler l’acier.
Dans le ciel est apparue une énorme comète rouge dont la présence enflamme les esprits. Pour certains, elle serait présage de guerre, de malheur et de sang, pour d’autres l’annonce du retour des dragons. Chacun y voit une prémonition en sa faveur, un lien entre l’astre et les couleurs de son étendard. Comme pour confirmer ces hypothèses, les Autres, morts qui marchent, prennent de l’ampleur dans ce tome ; ce qui pousse Jon et les frères de la Garde de Nuit à partir au-delà du Mur savoir ce qu’il se trame : ils trouveront villages et bois désertés.
Au-delà des mers, Daenerys poursuit sa route accompagnée de ses dragons : le vert Rhaegal, le crème-et-or Viserion et le noir Drogon, baptisés en hommage aux êtres qui lui ont été enlevés. Suivie de ses fidèles, elle traverse les terres rouges, non sans pertes humaines. Pour elle, la comète rouge est apparue en son honneur : arrivée lors de la nuit du bûcher de Drogo et de la naissance de ses dragons, elle serait le héraut proclamant sa venue, un signe des dieux lui montrant la voie.
Dans ce troisième opus, les personnages-enfants s’émancipent et voient leur existence devenir plus sombre, plus violente et les responsabilités se multiplier. L’aventure d’Arya commence réellement sous les traits d’un garçon : Arry l’orphelin. Elle se retrouve dans un groupe d’hommes en destination du Mur, espérant pouvoir rejoindre Winterfell. Quant à Bran, ses expériences hors de son corps lors de ses rêves se précisent, et des odeurs et des sensations se font désormais ressentir.
Au Donjon Rouge, Tyrion complote afin de se mettre dans la poche Varys, Pycell et Baelish tandis que Sansa, toujours prisonnière de Cersei, reçoit un message lui demandant de se rendre au bois sacré si elle souhaite rentrer chez elle. Rendez-vous surprenant qui fera renaître l’espoir chez la jeune femme.
Ce tome 3 donne voix à d’autres personnages laissés dans l’ombre lors des titres précédents ou seulement abordés. Nous suivons ainsi en plus des personnages habituels Stannis Baratheon, Melisandre, alias la femme rouge, et Theon Greyjoy, devenu à 10 ans la pupille d’Eddard Stark, dont le projet secret est de récupérer la couronne des îles de Fer, en tant que dernier héritier de lord Greyjoy. Or son retour dans sa ville natale ne se passera pas vraiment comme il l’avait espéré…
J’aime beaucoup le fait qu’on suive à travers tous ces personnages des aventures différentes : Arya déguisée en garçon au milieu de criminels et de prisonniers en route pour le nord, Sansa en captivité à Port-Réal, Robb en guerre contre les Lannister et Bran tenant les rênes de Winterfell, supplée par ser Rodrick. Chacun dans sa propre situation avec ses soucis respectifs nous donne à voir différents aspects du royaume des Sept Couronnes avec ses dangers, ses complots et ses conflits. Il est difficile de s’ennuyer avec ces chapitres dédiés tour à tour à un personnage tentant de faire au mieux dans des situations toujours délicates. De plus, avoir le point de vue de Theon est intéressant, car depuis le début de la saga, il est présent au côté des Stark.
Une fois encore l’écrit et la série sont sensiblement identiques mis à part pour certains détails comme par exemple la personne qui amène Theon au château des îles de Fer ; à l’écran, c’est sa sœur qui l’accompagne – bien qu’il l’ignore encore – et dans le livre c’est son oncle Aeron, prêtre du Dieu Noyé qui l’amène à Pyk voir son père Lord Balon Greyjoy. L’arrivée d’un tout nouveau personnage, Melisandre, prêtresse de R’hllor venue d’Asshaï et de plus en plus influente sur Stannis Baratheon, promet au lecteur de nouvelles aventures pour le moins teintées de mystère et de magie… mais rien de bien joyeux !
Enfin, savoir ce qu’il se passe du côté du frère de feu Robert Baratheon permet d’être des deux côtés à la fois : du côté de Peyredragon et du côté des Lannister à Port-Réal qui tentent de parer à toute attaque.
Pour conclure :
J’ai pris plaisir à lire ce troisième volume, bien que les descriptions des lieux soient parfois un peu longues et compliquées (en raison du vocabulaire employé souvent complexe). On sent que l’histoire commence à réellement décoller, et j’ai hâte de voir ce que nous réservent les tomes suivants…
Retrouvez mes chroniques sur la saga Game of Thrones : Tome 1 – Le Trône de Fer ~ Tome 2 – Le Donjon Rouge ~ Tome 4 – L’Ombre Maléfique.
Pas une seule seconde d’ennui à mon actif durant la lecture de la Bataille des Rois, l’action se poursuit sans relâche, on y découvre de nouveaux personnages forts dont on avait seulement entendu parler jusqu’à maintenant et qui font enfin leur apparition, et une fin qui s’achève sur d’ultimes questions dont les réponses vont heureusement m’être apportées très vite !
vilvirt – Tranches… de livres !
La Bataille des rois est un excellent exemple de jonglage littéraire. Martin passe tour à tour de la diplomatie à l’action et aux batailles tout en restant proche de ses personnages. Il multiplie les points de vues et les histoires parallèles sans jamais vraiment s’éloigner complètement de la trame initiale. Et grâce à sa plume il arrive à rendre clair une histoire pourtant complexe. Bref, par son ampleur et sa simplicité, on prend véritablement plaisir à dévorer cette saga. Vivement la suite.
Jérôme Vincent – Actu SF
L’auteur :
George R. R. Martin (né le 20 septembre 1948 à Bayonne (New Jersey)), c’est l’histoire d’un amoureux de comics et de mondes fantastiques. Après des études de journalisme, il se lance dans l’écriture de nouvelles de science-fiction et devient, dans les années 1980, scénariste et producteur de séries télévisées. En 1990, il débute sa plus grande œuvre littéraire : le Trône de Fer. Il a été récompensé par de nombreux prix littéraires et a été sélectionné par le magazine Time comme l’une des personnes les plus influentes du monde en 2011. Il est aujourd’hui considéré comme le « Tolkien américain ».
- Date de parution : 16 février 2000
- Éditeur : Pygmalion
- Traduit de l’américain par Jean Sola
- Nombre de pages : 326
- Prix : 22,30 €
5 comments
Du coup ce tome 3 correspond à la saison 2 dans la série ^^
J’aime beaucoup la présentation d’ensemble de ta chronique ici. C’est clair, bien écrit !
C’est cool aussi que tu mettes, en fin, les ressentis d’autres personnes sur le bouquin ! Et une courte présentation de l’auteur accompagné de sa petite bouille !
À vrai dire depuis le temps que j’ai commencé la série, j’ai du mal à clairement attribuer une intégrale ou un tome à une saison ! ^^
Merci beaucoup :) j’avais peur que ça fasse trop « résumé » et pas assez « ressenti ». Arrivée au tome 3 d’une saga aussi volumineuse, ça devient compliqué d’avoir réellement quelque chose à ajouter par rapport aux chroniques précédentes, et ça le sera de plus en plus, car ça reste dans le fond la continuité de la même histoire, et la même plume !
En tout cas merci car ton commentaire m’encourage :) c’est important d’avoir un retour sur ce que l’on fait, plutôt que de poursuivre aveuglément sans savoir à quel point on est lu et ce qu’en pensent nos lecteurs.
Ouais mais quand tu t’attaques à quelque chose de grand comme Game of Thrones, où je dirai 70% des personnes (dont moi je l’avoue) connaissent et adorent la série TV mais n’ont jamais lu les bouquins (j’ai lu l’intégrale T1), c’est difficile de ne pas « raconter ». Car tout le monde sait plus ou moins ce qu’il se passe. Quand tu parlais d’Arya en garçon, j’ai eu des images de la série, etc.
Bien qu’elle soit apparemment bien calquée sur les bouquins, il n’empêche que le nombre de personnes avec qui tu parleras de Game of Thrones auront vu la série mais pas lu les livres.
Donc potentiellement moins de lecteurs, à mon sens. Alors que sur un/des livre(s) plus neutre et moins médiatisés, accueillir plus de lecteurs pour connaître et attiser la curiosité ! :)
Mais tout d’abord, et tu as raison peut-être sur ce point si c’est ton schéma de travail, fait d’abord ce que tu as envie, car tes chroniques s’en ressentirons sinon ensuite !
Et on le voit ici que ça te fait plaisir. Comme je l’ai dit c’est clair, concis, y’a pas besoin de plus :)
Allez bon courage ma p’tite ! ^^
C’est sûr que pour cette saga c’est dur de ne pas « raconter », mais bon j’essaye de mixer descriptions et ressentis, pour pas que ça ne fasse trop étalage d’éléments ; parce que sinon arrivée au tome 12 ça va être compliqué xD
Oui moi aussi quand je lis les livres j’ai des images de la série qui me reviennent ! Ce qui est aussi une des raisons je pense qui fait que je trouve les descriptions trop longues. Parce que je sais déjà à quoi ressemble tel paysage ou tel personnage !
Et oui je tiens ce blog pour mon plaisir :) je ne veux pas que ça devienne une « obligation » ou je ne sais quoi. Ça me rend heureuse de le tenir, et encore plus de voir que certaines personnes, comme toi, me lisent et prennent le temps de me répondre !
Merci et bonne continuation à toi aussi ! :D
Tes commentaires donnent envie de lire cette saga. Très bien.